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Achats hospitaliers : lancement du programme « Performance hospitalière pour des achats responsables » (PHARE)


La fonction achats représente un poste clé pour les hôpitaux publics, à hauteur de 18 milliards d’€ en dépenses annuelles, dont 60% d’achats médicaux. Il s’agit du 2ème poste de dépenses après la masse salariale. A titre de comparaison, ce montant est l’équivalent des achats de l’Etat, à hauteur de 17 milliards d’€, hors armement.

Dans la continuité de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) et un contexte de nécessaire maîtrise de la dépense publique, la communauté hospitalière poursuit sa modernisation et s’attaque désormais à la fonction achats.

C’est bien pour porter cet élan de modernisation qu’Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins, a lancé ce jour aux hospices civils de Lyon le programme national « Performance hospitalière pour des achats responsables » (PHARE).

Ce programme ambitieux, piloté par la direction générale de l’offre de soins (DGOS), accompagne les hôpitaux vers une fonction achats rénovée et efficiente. En effet, au-delà des marges de manœuvre budgétaire dégagées – 900M€ attendus sur 3 ans -, les achats sont aussi un facteur de performance pour des produits achetés de qualité, des approvisionnements sécurisés, des achats socialement responsables, des conditions de travail améliorées.

Trois axes opérationnels forts structurent le programme PHARE :

* valoriser le poste de responsable achats au sein des établissements ;
* créer les conditions d’un véritable dialogue prescripteur – acheteur dans l’établissement sur toutes les catégories de dépenses. Par sa connaissance du marché, le second pourra au quotidien aider le premier à traduire ses besoins par l’offre économique la meilleure ;
* élargir l’accès du plus grand nombre des hôpitaux à des marchés groupés. Récemment, un accord-cadre conclu avec un grand groupe informatique a débouché sur la réalisation d’une économie de 25à 80% sur les produits achetés par 251établissements hospitaliers.

Concrètement, il s’agit d’activer l’ensemble des leviers d’un achat « réussi » :

* la négociation, en vue d’obtenir des prix raisonnables et justifiés ;
* la standardisation ou la limitation des référencements des produits achetés, qui évitent généralement les surcoûts ;
* le raisonnement en coût complet, c’est-à-dire l’anticipation sur le cycle de vie des produits achetés, leurs conditions d’utilisation et leur maintenance, dans un esprit de développement durable ;
* l’activation du marché fournisseurs, qui nécessite une bonne connaissance des produits disponibles sur le marché.

La démarche nationale associe l’ensemble des acteurs et des décideurs concernés. Pour piloter le programme PHARE, des compétences venues des secteurs public et privé ont été réunies : directeur achats de grands groupes, directeurs d’hôpital, praticiens hospitaliers…

Par ailleurs, un comité national des achats hospitaliers, réunissant l’ensemble des agences nationales de santé (ARS) et des acteurs ad hoc, se réunira tous les mois afin de faire vivre le programme PHARE, de partager et de valoriser les bonnes pratiques. Premiers chantiers du comité national :

* tester de façon opérationnelle les contours d’une fonction achats régionale, avec pour pilote la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ;
* mettre en place un responsable achats dans tous les hôpitaux ou groupements de coopération, avec pour pilote le centre hospitalier d’Avignon ;
* doter la fonction achats en région d’une boîte à outils opérationnelle ;
* mettre en place une méthode généralisée de calcul des gains achat ;
* proposer une offre de formation accessible à tous.

Annie Podeur a tenu à lancer le programme PHARE aux hospices civils de Lyon, qui ont mis en place depuis quelques années un dispositif exemplaire autour de leur fonction achats.

Elle salue d’ores et déjà l’implication des hôpitaux qui s’apprête à rejoindre le programme PHARE et se félicite que cette démarche nationale puisse, à terme, permettre de dégager des marges de manœuvre importantes pour aider les hôpitaux à conserver le même niveau de qualité de prise en charge des patients, dans un contexte financier contraint.