Agglotv.com

Amnesty International France lance un ultime appel : N’exécutez pas Troy Davis !


Aux Etats-Unis, l’Etat de Georgie vient fixer la date d’exécution de Troy Davis au 21 septembre prochain. C’est maintenant, ultime recours, au Comité des grâces de Géorgie de décider si Troy Davis, condamné pour le meurtre d’un policier, doit vivre ou mourir. Alors que des doutes persistent sur sa culpabilité, Amnesty International France (AIF) appelle à une mobilisation citoyenne pour éviter son exécution.

« Cette exécution n’est pas inévitable, déclare Geneviève Garrigos, présidente AIF. Le Comité des grâces de Georgie peut changer la donne. En juillet 2007, il a déclaré que ses membres ne confirmeront l’exécution que s’ils sont absolument convaincus qu’aucun doute sur la culpabilité de Troy Davis ne persiste dans leur esprit. Hors, depuis cette date les doutes quant à sa culpabilité n’ont fait que croître. Restons tous mobilisés pour Troy ! ».

Amnesty International va très rapidement, aux côtés d’autres associations luttant contre la peine de mort, lancer un appel pour une journée de mobilisation mondiale en faveur de Troy Davis. D’ores et déjà, chacun peut intervenir sur Twitter via l’action « un million de tweets pour Troy » lancée sur le web en mai dernier. Il s’agit d’obtenir le maximum de tweets en moins de 10 jours pour ajouter à la pression citoyenne de la rue. Un nouveau film a aussi été produit qui retrace aussi l’histoire de Troy Davis.

« Troy Davis a passé 20 ans dans le couloir de la mort en Géorgie et c’est sa quatrième date d’exécution en quatre ans. Il s’agit là d’un traitement particulièrement cruel, inhumain et dégradant» a ajouté Geneviève Garrigos.

Personne ne peut objectivement soutenir que Troy Davis est coupable. Les doutes doivent lui être favorables et interdire une exécution qui contreviendrait aux normes internationales relatives à la peine de mort. Pour les États qui maintiennent ce châtiment, il est convenu que: « la peine capitale ne peut être exécutée que lorsque la culpabilité de la personne accusée d’un crime repose sur des preuves claires et convaincantes ne laissant place à aucune autre interprétation des faits (1)».

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quels que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur ou la méthode utilisée par l’État pour l’exécuter.

Le 28 août 1991, Troy Davis a été condamné à mort, sans aucune preuve matérielle, pour le meurtre du policier Mark Allen MacPhail commis deux ans plus tôt. Sept des neuf témoins du procès se sont depuis rétractés ou ont contredit leur témoignage initial dans des déclarations sous serment, certains accusant la police d’avoir fait pression sur eux. L’un des deux derniers témoins est le principal suspect, mis en cause par d‘autres témoins.

Amnesty International appelle à signer la pétition en ligne adressée au Comité des grâces de Georgie. Plus d’information sur : www.amnesty.fr/troy-davis

(1) Garanties pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort, dites normes minimales, approuvées par le Conseil économique et social dans sa résolution 1984/50 du 25 mai 1984.