L’augmentation du niveau de vie médian de nos concitoyens (+0,4% de 2008 à 2009), en élevant le seuil de pauvreté, a contribué mécaniquement à augmenter la proportion de personnes en situation de pauvreté en 2009. Pour autant, cette augmentation préoccupante est surtout liée à la hausse du chômage induite par la crise qui a surtout affecté les ménages les plus modestes.
Toutefois, des mesures exceptionnelles ont permis de limiter les effets de la crise économique sur les ménages modestes. Ainsi, plusieurs mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages ont été financées en 2009 grâce aux crédits du plan de relance pour l’économie : dans l’attente de la mise en place du RSA, versement d’une prime de solidarité active de 200 € aux allocataires du revenu minimum d’insertion, de l’allocation de parent isolé, aux salariés modestes et chômeurs, soit 4,3 millions de foyers concernés ; versement d’une prime exceptionnelle de 150€ pour 3 millions de familles aux revenus modestes ayant des enfants scolarisés de plus de 6 ans et bénéficiant de l’allocation de rentrée scolaire ; versement d’une prime exceptionnelle de 500€ aux demandeurs d’emploi ne bénéficiant pas de l’assurance chômage et ayant perdu leur emploi entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010 ; extension de la « prime de Noël » aux bénéficiaires du RSA majoré (ex API), en sus des bénéficiaires du RSA socle en métropole, soit environ 1,6 millions de foyers ; soutien du pouvoir d’achat des salariés des départements et collectivités d’outre-mer avec la création du revenu supplémentaire temporaire d’activité (RSTA).
Sans ces mesures exceptionnelles, le taux de pauvreté aurait augmenté de 0,9 % au lieu de l’augmentation de 0,5 % constatée. Ces mesures ont donc prouvé leur efficacité.
Par ailleurs, le RSA, dispositif majeur d’aide aux travailleurs pauvres, a été généralisé en France métropolitaine le 1er juin 2009. Du fait d’une montée en charge progressive, ce dispositif n’a pu produire tous ses effets en 2009.
Parallèlement, le gouvernement a lancé un plan de mobilisation pour l’emploi visant à soutenir l’offre d’emploi et à accompagner le retour à l’emploi des personnes touchées par la crise. En outre, en réponse à la forte hausse du chômage des jeunes, des mesures ont été initiées dans le cadre du « plan d’urgence pour l’emploi des jeunes », destiné à encourager l’insertion durable de plus de 500.000 jeunes dans la vie active.
L’effet de ces mesures exceptionnelles a été renforcé par l’action continue de lutte contre la pauvreté et l’exclusion conduite par le gouvernement, caractérisée par l’extension du RSA aux jeunes depuis le 1er septembre 2010 et sa mise en œuvre dans les départements d’outre-mer le 1er janvier 2011.
Des mesures de revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ont été adoptées pour soutenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires. Au terme de ce plan de revalorisation qui prévoit une progression de 25% sur la période 2008/2012, l’AAH atteindra un montant de 776,59 euros mensuels, soit 155 euros de plus qu’au 31 décembre 2007 (+4,5% en 2009) et l’ASPA passera progressivement de 628€ par mois en 2008 à 777€ par mois en 2012.
A titre de comparaison, la France se situe parmi les bons élèves européens en matière de lutte contre la pauvreté et les inégalités. En particulier, le taux de pauvreté s’élève en Allemagne à 15,5 %, à 13% en Suède, à 19% en Espagne ou encore à 18, 4% en Italie.