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Commissions cartes bancaires : Bonnes nouvelles pour les commerçants…. Et les consommateurs ?


L’UFC-Que Choisir salue l’accord, rendu public ce jour, entre l’Autorité de la Concurrence et les banques visant à diminuer de façon substantielle les commissions de retrait et interbancaires de paiement, objectif également recherché par la mission présidée par Richard Mallié, mais encore faut-il que cet accord bénéficie réellement aux consommateurs.

L’UFC-Que Choisir salue l’accord, rendu public ce jour, entre l’Autorité de la Concurrence et les banques visant à diminuer de façon substantielle les commissions de retrait et interbancaires de paiement, objectif également recherché par la mission présidée par Richard Mallié, mais encore faut-il que cet accord bénéficie réellement aux consommateurs.

La conclusion de cet accord confirme le double constat de l’UFC-Que Choisir sur la carte bancaire :

* Dans une étude de mai dernier, l’UFC-Que Choisir avait dénoncé la multiplication des frais liés à la carte bancaire pour le consommateur, frais directs (cotisations, retraits au distributeur, incidents) et indirects (commissions commerçants) caractérisés par une forte opacité. L’accord annoncé aujourd’hui souligne bien que les marges de négociation sont grandes pour obtenir un prix plus juste pour les consommateurs.

* Sur la commission de retrait, l’UFC-Que Choisir avait démontré dès 2004 que la marge des banques sur les opérations de retraits s’élevait en moyenne à 29%, cette marge s’étant renforcée depuis avec la généralisation des frais facturés au consommateur pour les retraits hors réseau qui viennent s’ajouter aux commissions de retraits.

L’accord obtenu par l’Autorité de la Concurrence est donc une avancée notable mais qui n’emportera d’effet concret pour le consommateur qu’à la seule condition que banques et commerçants répercutent les économies sur le prix final.

En effet, la baisse de la commission de paiement va entraîner à la fois une perte de revenus pour les banques et une baisse des frais pour les commerçants. La tentation peut être forte pour les banques de compenser la perte de revenus par une hausse des autres postes sur la carte bancaire, la cotisation annuelle par exemple. Pour les commerçants, il n’est pas à exclure qu’ils ne répercutent pas les économies sur les prix de vente, comme l’ont montré les résultats plus que mitigés de la baisse de la TVA dans la restauration ou encore celle des prix de gros dans le secteur de la téléphonie mobile.

De plus, la baisse de la commission de retrait va limiter les gains des banques disposant des réseaux de distributeurs les plus denses. Mais il va baisser les coûts des banques faiblement équipées en distributeurs. Le risque est grand que, loin d’entrainer une baisse des frais de retraits pour les clients, les banques maintiennent les frais de retrait à leur niveau actuel, les unes pour compenser le manque à gagner, les autres pour obtenir un gain plus fort sur ce poste.

Au vu de ces éléments, l’UFC-Que Choisir appelle donc les banques et les commerçants à tirer toutes les conséquences quant au bénéfice pour les consommateurs des centaines de millions d’euros en jeu.