Perturbations du cycle de l’eau, élévation du niveau des océans, disparition de certaines espèces, événements climatiques extrêmes mais aussi épidémies ou récessions économiques pourraient être à terme les conséquences du réchauffement climatique.
La communauté internationale s’est fixé pour objectif à Cancun de limiter la hausse de la température moyenne en dessous de + 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. D’après les évaluations du GIEC, cet objectif requiert une division par deux des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050 et une réduction d’au moins 80 % en 2050 pour les pays de l’OCDE.
Dans une conjoncture de sortie de crise économique et à la veille de la Conférence de Durban, la feuille de route pour atteindre cet objectif en 2050 fait l’objet de vifs débats. Alors que l’Union européenne a adopté en 2008 sous présidence française les mesures lui permettant de réduire ses émissions de 20 % en 2020, la Commission européenne estime à présent que le scénario le plus efficace pour parvenir à l’objectif serait une réduction de 25 % en 2020, 40 % en 2030 et 60 % en 2040.
Du fait de l’opposition polonaise à tout nouvel engagement, la discussion n’a pas pu progresser au Conseil européen de 21 juin. La France, quant à elle, ne s’est pas encore positionnée officiellement sur la question d’un relèvement de l’engagement en 2020. En effet cette accélération de la transition vers une économie décarbonée doit être envisagée à l’aulne d’une réflexion nationale approfondie sur la meilleure trajectoire pour atteindre l’objectif 2050. Sur quelle base partager l’effort entre les différents secteurs de l’économie? Quels seraient les impacts sur la compétitivité des entreprises et le marché de l’emploi ? Comment évaluer les investissements nécessaires à un relèvement de nos ambitions et les moyens de leur financement ? Quels sont les instruments à mettre en place pour concilier l’ambition climatique à l’efficacité économique et sociale ?
Pour répondre à ces questions et contribuer au débat international sur les jalons qui doivent nous mener à une économie décarbonée en 2050, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a lancé le 27 juin 2011 un groupe de réflexion pour identifier les meilleurs scénarios de réduction de gaz à effet de serre pour la France.
Intitulé « Trajectoires 2020-2050 – Vers une économie décarbonée », ce comité, présidé par Christian DE PERTHUIS, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine et expert de l’économie du climat, et appuyé par le Centre d’analyse stratégique (CAS), rassemble une quarantaine d’acteurs (cf. annexe).
Il analysera d’ici octobre 2011 les différents scénarios possibles, en prenant en compte l’ensemble des impacts économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux. Ses travaux permettront d’orienter les stratégies de réductions d’émissions et l’investissement à long terme au niveau national, et de préciser la position française sur le relèvement de l’ambition en 2020.
« La crise économique ne doit pas nous faire oublier la question urgente du climat. Les échéances 2020 et 2050 peuvent paraître lointaines mais se préparent dès aujourd’hui. Se doter d’une feuille de route permettra aux différents acteurs d’anticiper la transition de notre économie et d’en faire une opportunité de croissance et d’emploi », a précisé Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
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