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Faut-il réinventer le leadership ?


SYNTEC Conseil en Management ouvre le débat sur le leadership www.web-tv-management.com

Crise de légitimité des pouvoirs établis, nouvelles formes d’engagement des salariés… A l’heure où les techniques de management soulèvent tant d’interrogations au sein des organisations, le Leadership s’invite régulièrement au cœur des débats sur la Gouvernance. Cet anglicisme suscite en effet nombre de controverses. Nécessité ou faire-valoir ? L’heure est-elle au renouveau du leadership ? Pour en débattre, SYNTEC Conseil en Management – syndicat patronal regroupant en France les principaux acteurs du conseil en management – a réuni trois experts.

Cet échange, organisé dans le cadre du quatrième WebJT du Management, a été animé par le journaliste Alex TAYLOR.

Trois invités présents sur le plateau ont confronté leurs visions du leadership : David ARNERA, directeur du Développement du Management du Groupe L’Oréal ; Valéry BRABANT, dirigeant de la société Charbonneaux-Brabant et Président du Club des Jeunes Dirigeants; Christian CHATTEY, responsable des activités de Consulting chez Deloitte France. Ils ont également réagi à une contribution enregistrée de Jean-Claude DAUMAS, historien et économiste, qui a dirigé le tout récent « Dictionnaire historique des patrons français ».

Leader ou manager ?

Dans le langage commun, le leadership définit la capacité d’un individu à entrainer d’autres individus ou organisations dans le but d’atteindre certains objectifs. Le leader guide, influence, inspire. Il donne du sens à l’action. Qu’en est-il dans les entreprises?

Le leadership est considéré par certains comme une composante du management. D’autres affirment que ces deux concepts sont distincts. Le leadership constituerait un plus, “une cerise sur le gâteau“. Les premiers privilégient la fonction management : le chef d’entreprise doit justifier de sa capacité à diriger et à faire appliquer ses décisions. S’il est charismatique, tant mieux ! Les seconds, à l’instar de Christian CHATTEY, estiment qu’être un leader c’est créer et transmettre du sens“.

David ARNERA défend quant à lui une position médiane: “Les dirigeants deviennent schizophrènes et considèrent que le leader est supérieur au manager. Or on a surtout besoin d’un équilibre, de patrons qui ont une vision et savent construire dans la durée. Donner du sens, c’est important mais ce n’est pas suffisant! Il faut aussi diriger, coordonner…”

Les trois questions clé

Au-delà de la définition du leadership, trois niveaux de réflexion ont structuré le débat :

– Comment devient-on leader ?

Chez l’Oréal, précise David ARNERA, tous les dirigeants sont issus de l’entreprise, véritable école de leadership. La recette pour obtenir des leaders ? Détecter dès le recrutement les qualités indispensables : force de conviction et d’action, audace, capacité à créer des réseaux, à prendre des risques et bonifier ensuite ces qualités dans un plan de carrière en exposant les individus à des situations variées.

Dans le même esprit, Christian CHATTEY regrette que les managers de proximité soient le plus souvent recrutés sur des compétences purement techniques. Il préconise de choisir aussi les cadres sur des critères de personnalité, puis de les former : « Un leader c’est quelqu’un qui a le goût, l’envie d’entraîner les autres, et pour cela, on aura beau créer toutes les formations du monde, cela ne s’apprend pas ».

– De l’utilité d’un chef

« Les musiciens n’ont pas besoin d’un chef pour jouer ensemble, ils connaissent tous parfaitement la partition. En revanche, c’est au chef d’apporter un projet et de créer le lien et la confiance ». Cette opinion du chef d’orchestre Michel PODOLACK s’applique-t-elle à l’entreprise?

Valery BRABANT estime que le leader fédère les énergies au service de sa vision. Dans le cas d’espèce, il n’impose pas ses idées mais réussit un assemblage. C’est la théorie du “l’un et l’autre”.

Selon David ARNERA, le parallèle avec l’entreprise s’avère néanmoins un peu ténu: « On part du principe que tous les musiciens sont compétents et motivés, or, dans une entreprise ce n’est pas toujours le cas ». Cette relation du leader avec ses équipes forme du reste un pilier essentiel du leadership. La dimension de réciprocité de ce rapport s’impose comme une évidence : le leader doit faire partager sa vision à ses équipes et faire montre d’une grande ambition à leur endroit.

– Les nouveaux modèles de leadership

Quelle place occupe le leadership dans les théories du management ? Comme le souligne Valéry BRABANT, on oppose souvent le modèle pyramidal au modèle transversal. Le premier apparait aujourd’hui dépassé, trop manichéen, bien qu’inaltérable du seul point de vue de la responsabilité juridique. Le second s’apparente à une utopie. En effet, toute entreprise requiert un chef, un meneur, même si celui-ci doit s’appuyer sur ses équipes. La solution se trouve donc à mi-chemin. Le leader du XXIème siècle devra instaurer un mode de management participatif, collaboratif, dans une organisation pyramidale. Il fera montre de sa capacité à entrainer les autres, à exploiter le meilleur de chacun et du potentiel de l’organisation. Bref, à ouvrir des “fenêtres” dans la pyramide…

A propos de Syntec Conseil Management

SYNTEC Conseil en Management regroupe 63 cabinets, représentant plus de 50% du marché du conseil en management en France (effectif et CA cumulés). Il rassemble des sociétés très diversifiées, tant par leur taille que par leur domaine d’expertise, qui interviennent auprès des entreprises du secteur privé et public.
Le syndicat fait partie de la fédération SYNTEC qui regroupe les métiers du savoir et qui compte près de 1250 groupes ou entreprises (Ingénierie, Études & Conseil, Informatique, Formation, Relations Publiques,…). La Fédération représente près de 650 000 emplois pour un CA de 3,8 milliards d’euros.
Syndicat professionnel, SYNTEC Conseil en Management a pour vocation de valoriser, d’affirmer et de défendre l’identité de la profession en prenant position et en portant une vision commune des métiers du conseil en management.
Fortement impliqué au sein de la FEACO (Fédération Européenne des Associations de Conseil en Organisation), le Syndicat a pour mission de favoriser la coopération interne entre les différents acteurs et aider à la création de réseaux internationaux pour les entreprises adhérentes qui le souhaitent.